Cet hiver 2020-21 fut pour moi comme pour beaucoup particulier. Au gré des restrictions sanitaires, les frontières tantôt ouvertes, tantôt fermées, partir en montagne s’apparentait parfois à vouloir résoudre la quadrature du cercle. De plus les contraintes géographiques liées à mon rôle de chargé d’exploitation éolien se conjuguaient à cette variable.
N’étant ni moniteur d’escalade, ni guide de montagne je ne pouvais pas accéder à la moindre salle d’escalade. Ainsi j’ai essayé de rester zen et de considérer cette période bien étrange comme si je mettais ma pratique de la verticalité en jachère afin d’en tirer le meilleur pour plus tard.
Je me fixais ainsi des voies classiques mais esthétiques avec des personnes que j’apprécie. Les heures de de télé-travail sans fin éveillaient en moi le manque, et amplifiaient ce magnétisme que seules les montagnes m’offrent. Mon programme fut donc conditionné par les contradictions du gouvernement français, un agenda dense et une localisation géographique peu avantageuse cette année.
Ainsi j’ai pu principalement pratiquer dans la vallée de Cogne, en Suisse et dans le haut Jura. Merci à mes compagnons de cordée pour ces journées qui n’ont pas de prix. Grimper des cascades gelées et des montagnes demeure inéluctablement et définitivement un moment où l’homme peut se recentrer . Après presque deux ans loin des Alpes à apprendre de nouvelles compétences au contact des industriels de l’éolien, je suis heureux de pouvoir revenir prochainement en haute-savoie et de renouer avec cet écosystème.